19. Pavillon des Passions Humaines

Alors que le sculpteur Jef Lambeaux s'attèle à la réalisation d'une œuvre monumentale intitulée "les Passions humaines", l'architecte Victor Horta se voit confier la réalisation d'un pavillon dans le parc du Cinquantenaire, destiné à l'abriter (il s'agit de la première commande publique de l'architecte gantois). Inauguré le 1er octobre 1899, l'édicule est interdit d'accès quatre jours plus tard tant est violente l'indignation devant la création du sculpteur ; se déployant sur douze mètres de long et huit de haut, le bas-relief heurte le public par sa représentation sans détour des véritables passions humaines … Alors que le pavillon avait été conçu ouvert, des portes seront ajoutées en 1910 ; une manière de concilier morale et technique, le sculpteur estimant que son œuvre se présentait mieux dans une atmosphère plus intimiste avec un unique éclairage zénithal. Malgré son caractère inachevé (portes provisoires et fronton non orné), ce pavillon occupe une place essentielle dans l'architecture du siècle naissant où transparaissent quelques indices Art nouveau, perceptibles dans certains détails. 

Victor Horta et le néoclassicisme : Figure incontournable du courant Art nouveau, Victor Horta s'illustre ici dans une réalisation d'apparence néoclassique. Démontrant sa maîtrise des canons antiques, il adapte la typologie ancestrale du temple grec à son propre vocable architectural. Dès lors, cette réalisation peut apparaître tel un trait d'union entre ces deux courants architecturaux souvent considérés comme opposés.